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L'été de Garmann Stian Hole traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud
C'est la fin de l'été, les trois vieilles tantes de Garmann arrivent avec leur arthrose et leur gâteau meringué. Garmann, lui, a des papillons noirs dans le ventre car demain il entre en CP. Est-ce que les adultes ont peur, eux aussi, parfois ? Papa, maman et les vieilles tantes vont alors lui montrer combien les peurs sont nécessaires à la vie.
Prix Sorcières 2009, catégorie album.
ISBN 978-2-226-18325-5 EAN 9782226183255
Editeur Albin Michel-Jeunesse, Paris Description Cartonné ; 1 vol. (48 p.) ; illustrations en couleur ; 30 x 22 cm
L'avis de RicochetÉtonnement graphique,
« l’été de Garmann », primé à Bologne, mérite très certainement d’être
qualifié de curiosité. Inclassable, surprenant, déjanté, créatif,
expressif, novateur... Il est tout cela et bien plus. C’est un chef
d’œuvre qui se glisse dans une forme stylistique peu habituelle dans les
albums jeunesse. Il est à la littérature pour enfants ce que les courts
métrages sont au cinéma, expressions d’une créativité nouvelle et d’un
culot qui révèlent un incroyable talent.
L’intrigue ? Trois vieilles tantes toutes ridées qui débarquent à la
fin de l’été avec leur gâteau à la meringue, leurs dentiers et leur
arthrose ; un petit garçon, Garmann, qui a des papillons noirs qui lui
chatouillent le ventre à l’idée de faire son entrée au CP dans quelques
jours ; une maman douce et aimante qui se fait du mouron à l’idée
d’aller au dentiste et un père, concertiste, jamais vraiment présent,
qui vit pour la musique mais redoute d’être séparé de sa famille… Chacun
y va de sa complainte, s’épanche sur ses craintes, se morfond du passé
et s’inquiète de l’avenir.
Ces angoissés chroniques, inquiets à l’idée du temps qui passe et
apeurés par la vieillesse et la mort, forment une drôle d’équipe dont
les divagations métaphysiques portent à rire. Le texte ciselé - parfois
sarcastique mais jamais méchant ni négatif - ne manque pas d’humour ; sa
lecture est amusante, presque divertissante.
Quant au travail artistique, il donne tout son caractère à cet album
définitivement ébouriffant. Montages réalisés à partir de dessins,
photographies, peintures et collages, les illustrations sont d’un
réalisme exceptionnel. Le résultat visuel totalement inattendu est
puissant et intense : Stian Hole joue le décalage pour représenter avec
plus de force la réalité. Et ça marche : on est subjugué par cette
vraisemblance qui émerge des illustrations. Anne Godin
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